Le prix Nobel de chimie 2020 décerné à la chercheuse française Emmanuelle Charpentier
Frédérique Vidal félicite les professeurs Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna pour leur distinction par le prix Nobel de Chimie 2020 pour l’invention de la technique de ciseaux génétiques CRISPR-Cas9 en 2012.
Cette technique a révolutionné le domaine de l’ingénierie génétique. Comme souvent, cette découverte était inattendue. Elle résulte de la compréhension par l’équipe d’Emmanuelle Charpentier des mécanismes moléculaires du système immunitaire CRISPR-Cas9 qui défend les bactéries contre l’agression par les virus.
Le système CRISPR-Cas9 constitue de véritables ciseaux moléculaires permettant de couper et modifier l’A.D.N. à des endroits précis du génôme. Si des outils de modification de l’A.D.N. existaient auparavant, il s’agit d’une révolution tant ce nouveau système est simple, précis et a été très vite adopté par les communautés de recherche en sciences du vivant.
C’est la troisième Française primée par le Nobel de chimie : après Marie Curie en 1911 et sa fille Irène Joliot-Curie en 1935, Emmanuelle Charpentier est récompensée avec l’Américaine Jennifer Doudna pour leurs travaux sur le développement d’une méthode d’édition du génome.
Emmanuelle Charpentier espère apporter « un message très fort » aux jeunes filles en gagnant Nobel 2020 de chimie, un prix scientifique remporté pour la première fois par un duo 100% féminin. La Française s’est exprimée lors d’une conférence de presse organisée par les Nobel peu après la remise du prix, où elle a aussi déclaré qu’elle se considère avant tout comme une scientifique avant d’être une femme de science, « les femmes scientifiques peuvent aussi avoir un impact pour la recherche qu’elles mènent », a-t-elle souligné.
Emmanuelle Charpentier a 51 ans, elle travaille à Berlin où elle dirige le centre de recherches Max Planck pour la science des pathogènes, et elle est récompensée aux côtés de l’Américaine Jennifer Doudna, 56 ans, qui a accompli ses travaux à Berkeley en Californie. Généticienne et microbiologiste, la Française a découvert avec sa consœur l’un des outils les plus pointus de la technologie génétique : des nano-ciseaux baptisés CRISPR/Cas9.