[A part ça] La grande aventure de la science via France culture (4 ÉPISODES)
https://www.franceculture.fr/emissions/series/la-grande-aventure-de-la-science
Quelques mois de confinement et voilà tout un chacun transformé en virologue. Les débats entourant la personnalité du Professeur Didier Raoult et l’usage de l’hydroxychloroquine sont devenus idéologiques avec pour paroxysme la rétractation d’un article dans la prestigieuse revue scientifique internationale The Lancet. Une série de Lydia Ben Ytzhak, réalisée par Assia Khalid
Épisode 1 : Les imaginaires d’une épidémie
09/11/2020
Les représentations de la pandémie sont nourris d’un riche imaginaire provenant d’épidémies historiques bien réelles ou né de récits de science-fiction.
Relatant ces virus éradiquant l’humanité d’un trait, les récits fantasmés de pandémies n’ont cessé d’accompagner en silence l’épisode mondial du Covid 19.
Le monde a semblé se transformer en laboratoire à ciel ouvert, donnant lieu parfois à des comportements irrationnels, qu’ils soient politiques, sociaux, juridiques, économiques. Les médias n’ont eu de cesse d’osciller entre fantasme et réalité pour calmer les esprits.
Retour sur les épisodes marquants d’une peur mondiale qui a parfois perdu le sens de la réalité. Comment le gouvernement français a-t-il réagi aux avis du conseil scientifique ? Comment les média ont-ils traité ce sujet en temps réel ? Quelle est la place du journaliste scientifique dans l’actualité en général ? Les vrais spécialistes parviennent-ils à se faire entendre ? Comment se mêlent politique, science et opinion publique face à un danger bien réel mais invisible et si difficile à appréhender ?
Épisode 2 : Publish or perish
10/11/2020
L’édifice de la recherche scientifique est par définition une œuvre collective.
Faire avancer la connaissance humaine ne peut se faire que dans une étroite collaboration internationale avec une mise en commun des dernières découvertes. Or ce processus est loin d’être aussi fluide et transparent qu’on ne l’imagine…
Dans les coulisses, les ambitions personnelles, course aux financements et problèmes d’égo des chercheurs font rage, sur fond de compétition internationale. La publication d’un article dans une revue internationale devient le critère de référence pour marquer une avancée scientifique. Mais le processus de publication de ces articles dépend de nombreux facteurs, avec des systèmes très sophistiqués pour déceler les erreurs, les plagiat et les fraudes pures et simples. Il est ainsi assez complexe pour un article ayant passé victorieusement ces filtres très exigeants, ou supposés tels, de finir par être rétracté… Comment dans ce contexte l’article de The Lancet concernant l’efficacité de l’hydroxychloroquine a-t-il pu être publié, puis rétracté dans un contexte si fragile où certains pays étaient encore en phase de premier confinement?
Épisode 3 : Sciences et droit à l’erreur
11/11/2020
Le principe de la méthode scientifique est de s’approcher de plus en plus de la réalité, en suivant un processus d’essai-erreur.
Pour atteindre la réalité, des procédures systématiques de vérification par les pairs sont mises en place pour être sûr de ne pas faire fausse route. Ce « working progress » signifie que la recherche avance par tâtonnements, que le droit à l’erreur est indispensable, puisqu’il faut explorer de fausses pistes avant de pouvoir les éliminer.
Il faut s’aventurer dans des pistes audacieuses puis savoir les valider ou non le moment venu. Ce fragile cheminement signifie que la science est en mouvement permanent, et qu’elle n’est que temporairement « juste », jusqu’à preuve du contraire…
Solide et fragile à la fois, on ne peut s’appuyer sur la science que jusqu’à un certain point, et savoir ouvrir les yeux sur de nouvelles pistes qui s’ouvrent.
Épisode 4 : Entre fraudes et mandarinats
12/11/2020
La recherche universitaire, celle qui prend le risque de se tromper, de ne pas être rentable immédiatement, ni utile ni commerciale est celle qui a le plus de mal à se financer.
Les partenariats avec le privé s’apparentent parfois à un pacte avec le diable… mais permettent de financer bien des laboratoires qui autrement n’existeraient plus.
Dans ce contexte, chacun tente d’augmenter son « H factor », le nombre de découvertes publiées et citées. La tentation de frauder de mille et une manières est tentante, et le nombre de postes dans un domaine de recherche est si ténu qu’un post-doctorant ayant été spolié de ses travaux par son directeur de recherche ne trouvera plus jamais de travail dans sa branche s’il ose se manifester….
Querelles de chapelles et mandarinats sont si courants que des comités d’éthiques au CNRS et dans les universités créés il n’y a pas si longtemps ont beaucoup de mal à recueillir les plaintes de victimes de plagiat et à les défendre sans que leur carrière soit brisée.