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La modération dans Hal, un gage de qualité

Le CRAC et la modération dans Hal

Le 22 septembre dernier, les chercheurs et chercheuses du CNRS ont reçu une lettre d’Alain Schuhl, directeur général délégué à la science au CNRS. Il y annonçait le début de la période de dépôt du CRAC, période déterminante dans la bataille pour la science ouverte.

« Notre objectif est à la fois de rendre la science accessible à tous mais aussi d’avoir un archivage pérenne de notre production sans être dépendant des politiques des éditeurs ou d’autres institutions. »

Mais qu’est-ce que le CRAC ? Les chercheurs du CNRS sont dans l’obligation de fournir chaque année un compte rendu de leur activité par le biais du compte rendu annuel d’activité des chercheurs (CRAC), qui sert à leur évaluation.

Ces dernières années deux règles ont renforcées l’importance de ce dépôt, la Loi pour une République Numérique de 2016, qui autorise les chercheurs à mettre en libre accès la version finale acceptée pour publication des manuscrits quel que soit leur contrat avec l’éditeur et depuis 2019 l’obligation pour les chercheurs et les chercheuses à déposer leurs prépublications dans Hal.

Cette année, la campagne CRAC s’étend du 5 octobre au 30 novembre 2021, c’est une période intense pour les modérateurs HAL.

Marie-Madeleine Decompte, Noëlle Gourgouillon et Stéphane Pernez forment l’équipe des modérateurs Hal à l’Inist. Leurs missions consistent à s’assurer du bon dépôt des publications dans Hal, ils contribuent à rendre accessible l’ensemble des publications des chercheuses et chercheurs français. C’est une petite équipe qui permet une proximité et de nombreux échanges entre collègues. Ils travaillent également en collaboration avec une équipe du CCSD (le centre pour la communication scientifique directe) qui est spécialisée dans l’assistance utilisateur, elle ne modère pas à temps plein.

En général, c’est entre 100 et 300 dépôts par jour qui sont effectués sur la plateforme, mais en période de crac ils peuvent augmenter jusqu’à 3000 ! Un filtre crac a d’ailleurs été mis en place dans la modération 2020 pour ne pas pénaliser les chercheurs. Pendant la période de crac 2020, ils ont été assistés par Colette Orange et Théo Rousselle. D’autres périodes peuvent également influer sur les dépôts, les évènements Halhaton par exemple.

Voici quelques chiffres du rapport d’activité 2020 de l’Inist concernant la modération:

 

Le dépôt et la modération en pratique

Le cycle de publication sur Hal commence par le dépôt du chercheur sur la plateforme. Il remplit ensuite la notice de son document, ses métadonnées.

Le modérateur reçoit ensuite une notification de dépôt et commence ses missions, il vérifie que :

  • Le document est « déposable dans HAL » : Il ne valide que des textes comportant une affiliation française. Le document doit être envoyé par un chercheur et non par un responsable de revue. Pour les thèses, seules les thèses doctorales sont admises mais pas les thèses d’exercice comme effectuées en médecine, en pharmacie et en biologie. Les dépôts refusés les plus courants sont les mémoires de master qui ne sont pas éligibles à être déposés sur la plateforme.
  • Le type de document correspond bien au fichier mentionné.
  • Les droits de publication sont conformes, que l’auteur a les droits pour publier, qu’il se conforme bien aux règles des éditeurs et qu’il mentionne la bonne affiliation (UMR, université).
  • Les métadonnées sont correctes: Il retouche le nom des auteurs (fautes de frappe, mot découpé…) et même les dates de congrès. Les modérateurs corrigent toutes les métadonnées sauf le fichier déposé.

C’est un véritable travail de recherche ! Noëlle et Stéphane peuvent compter sur leur expérience d’ingénieur documentaliste et Marie-Madeleine Decompte sur son expérience de responsable de magasin et ses connaissances en bibliothéconomie pour relever les défis de la modération.

Ils doivent aussi faire face à de multiple cas particulier. Par exemple, récemment Marie-Madeleine a dû faire face à un éditeur qui n’existe plus. En outre, être publié dans Hal peut être une vitrine pour les chercheurs, alors certains essayent parfois de déposer des documents portant sur des domaines « douteux ». Les modérateurs Hal constitue une barrière contre ce genre de dérive.

L’équipe rend ensuite sa réponse, si le dépôt est conforme elle le valide et le met en ligne, si il n’est pas conforme elle peut le renvoyer à l’auteur pour modification ou refuser sa publication.

La qualité des documents sur Hal est garantie, ainsi que les métadonnées qui les décrivent.