[CNRS le journal] Guerre en Ukraine : la résistance est aussi numérique
Face au blocage de nombreux sites Internet et au contrôle des réseaux sociaux orchestrés par le Kremlin, Ukrainiens et militants russes anti-guerre résistent à coup de messageries décentralisées et de listes de diffusion.
C’est l’analyse de Francesca Musiani, membre du projet ResisTIC sur les résistances numériques.
Francesca Musiani est directrice adjointe du Centre Internet et Société du CNRS qu’elle a cofondé en 2019 avec Mélanie Dulong de Rosnay. Docteure en socio-économie de l’innovation de Mines ParisTech (2012), elle est également chercheuse associée au Centre de sociologie de l’innovation (i3/Mines ParisTech) et Global Fellow auprès de l’Internet Governance Lab de l’American University à Washington, DC.
L’invasion russe de l’Ukraine, débutée le 24 février dernier, est également une guerre « du » numérique et « par » le numérique. Elle a eu un impact considérable sur le cyberespace des pays concernés, du fait des modifications drastiques de la législation sur Internet en Russie et des sanctions internationales qui ont entraîné, entre autres, le départ de nombreuses entreprises du numérique. Côté Ukraine, les infrastructures physiques sont, bien entendu, fortement endommagées par les opérations militaires. Des cyberattaques massives contre les services gouvernementaux, des deux côtés, sont opérées par des citoyens, des hackers et des agents étatiques, et les campagnes de désinformation menées par le Kremlin inondent les réseaux sociaux russes.
Des lois pour couper l’Internet russe du reste du monde
Si la guerre en Ukraine a mis ces différents phénomènes sous le feu des projecteurs, il faut rappeler qu’il s’agit de dynamiques de longue date que le projet ResisTIC analyse depuis 2018.
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