CNRS LeJournal : La sobriété ne peut pas reposer seulement sur les individus
Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue, membre du Haut conseil pour le climat, revient pour CNRS Le Journal sur le concept de sobriété, ses objectifs et ses verrous.
Qu’est-ce que la sobriété dont on nous parle beaucoup depuis quelques mois ? Comment la définir ?
Sophie Dubuisson-Quellier1. Tout dépend sous quel angle on envisage la notion. L’arrivée du concept de « sobriété » dans le discours public est très récente et très rapide. Il y a quelques mois encore, le terme était considéré comme tabou car il évoquait l’écologie punitive. La sobriété à laquelle les Français sont appelés aujourd’hui, et les Européens plus largement, s’est imposée dans un contexte particulier, qui est un contexte de crise énergétique lié à la guerre en Ukraine ; il s’agit d’une modération des consommations d’énergie, qui vise surtout le consommateur final et repose sur la responsabilisation des individus.