Consultation « Le CNRS et vous » – synthèse des résultats
Chères et chers collègues,
Vous avez été 14.324 à répondre à notre consultation et je vous en remercie chaleureusement. Votre participation significative couvre la totalité des structures de notre établissement et nous permet d’établir un diagnostic très fiable de votre état d’esprit ainsi que de vos attentes. Je retiens de vos réponses les principaux points suivants.
En premier lieu, vous êtes fiers (à plus de 80%) du CNRS, de nos expertises, de la qualité de notre recherche et de notre production scientifique. Vous êtes attachés à la culture et aux valeurs de notre établissement, 68% d’entre vous « postuleraient à nouveau au CNRS si c’était à refaire« , et 73% « se voient bien encore travailler pour le CNRS dans deux ans« . Vous affirmez travailler « dans une ambiance de travail positive et stimulante » dans la grande majorité des cas (72%). Vous considérez que le CNRS a une bonne réputation, faite d’expertise, de qualité et d’excellence.
Mais votre fierté et votre engagement dans votre travail ne sont pas pour autant une source de sérénité et de confiance. 30% d’entre vous éprouvent de la fatigue, 26% du désabusement, 30% de l’inquiétude. Et vous n’êtes que 41% à vous affirmer « confiante/confiant dans l’avenir du CNRS« . Vous êtes beaucoup à douter notamment de la « volonté politique de soutenir le CNRS et la recherche fondamentale » (verbatim).
De même, alors que la grande majorité d’entre vous ont le sentiment « d’utiliser pleinement leurs compétences dans leur travail« , seule une moitié se sentent « reconnus et valorisés« ; et 33% seulement se sentent « bien accompagnés par le CNRS dans leur parcours professionnel et la gestion de leur carrière« .
Pour ce qui est de l’impact de notre institution envers la société, là aussi vous êtes partagés : seule une moitié d’entre vous jugent excellente ou bonne « la capacité du CNRS à contribuer à la réponse aux grands défis de notre société » ou « à soutenir et valoriser l’innovation ».
Enfin, plusieurs points négatifs ressortent. Vous trouvez vos rémunérations insuffisantes et jugez vos conditions de travail difficiles. Vous dénoncez des lourdeurs administratives qui pèsent sur votre quotidien. Vous trouvez qu’il y a une mauvaise coordination entre les diverses entités de l’organisme. Vous n’êtes que 28% à juger « l’organisation et les modes de fonctionnement du CNRS efficaces » et 13% d’entre vous seulement pensent que « au sein du CNRS, on réussit à simplifier les processus et les organisations pour gagner en efficacité« . Votre jugement est sans complaisance s’agissant notamment de la complexité de notre organisation et de ses modes de fonctionnement. Les difficultés de la mise en place de Notilus, contemporaines de notre enquête, n’expliquent qu’en partie votre mécontentement, généré par des problèmes plus profonds et durables.
Vos réponses montrent que vous demandez des changements substantiels, qui doivent porter non seulement sur de nombreux aspects de notre travail mais également sur l’écosystème dans lequel il se déploie. Les souhaits que vous avez exprimés dans la dernière question ouverte de l’enquête embrassent en effet un large spectre, l’attractivité des carrières, l’allègement des procédures et la simplification des outils, la clarification de l’organisation et du rôle du CNRS, sujets divers dont certains ne sont pas de la responsabilité du CNRS.
Notre enquête précise les améliorations indispensables recommandées par le rapport Hcéres le mois dernier, et fait écho aux préoccupations pointées par le livre blanc de notre Conseil scientifique. Ce que vous nous dites de vos difficultés, mais aussi de vos aspirations, appelle à un travail collectif, en nous interrogeant aussi sur nos processus et circuits de décisions. Je reviendrai vers vous dans quelques semaines pour vous exposer un plan d’action pour élaborer des réponses aux difficultés que vous rencontrez.
Le CNRS pourra ainsi se recentrer sur ses missions de recherche au service de la société et consacrer son temps et son énergie à être, comme l’a souligné le rapport Hcères, « une institution de recherche majeure et de niveau mondial », grâce à l’investissement quotidien de chacun et chacune d’entre vous.
En souhaitant à tous et toutes de très belles fêtes de fin d’année, à très bientôt,
Antoine Petit, Président-directeur général du CNRS