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Les APC, qu’est-ce que c’est ?

Chez certains éditeurs, publier un article en accès ouvert implique que le chercheur paye des frais appelés APC (Article Processing Charges).

L’accès ouvert sur le site de l’éditeur signifie que les lecteurs ne sont pas obligés d’être abonnés à la revue scientifique pour consulter l’article du chercheur. C’est un peu comme un contenu qui serait « en clair » sur une chaine cryptée.

Ces publications ne générant pas de nouveaux abonnés, l’éditeur fait donc payer l’accès ouvert à la ressource afin de combler ce manque à gagner.

Il existe plusieurs types d’APC comme par exemple, la voie dorée ou Open Access gold, c’est-à-dire que l’éditeur publie tout son contenu en accès ouvert ou l’Hybride Access gold, la revue nécessite un abonnement mais certains articles sont en accès ouvert. Pour découvrir la liste exhaustive des types d’APC cliquez ICI .

Une opacité des tarifs

Les financeurs des APC sont les chercheurs eux-mêmes ou leur institution de rattachement. C’est d’ailleurs un point de vigilance à mettre en lumière.

Parfois les chercheurs ne se renseignent pas sur les accords de publications entre leur institution de rattachement et les éditeurs et payent une seconde fois les APC alors qu’une parution en accès ouvert a déjà été négociée.

En outre, le coût des APC est difficile à estimer. Et il y a une certaine opacité des tarifs selon les domaines, acteurs…. De plus, le montant des APC n’est souvent pas distingué des frais annexes comme l’ajout de figure en couleur (oui les éditeurs font payer les images en couleur dans une revue numérique…), des paragraphes ajoutés, édités… Un vrai casse-tête !

L’enquête de la facturation des APC à l’INIST

L’enquête de la facturation des APC est une initiative lancée par le consortium Couperin.org en 2015.

Anaël Kremer, Christine WEIL-MIKO et Guy Mourey constituent l’équipe qui réalise l’enquête sur la facturation des APC à l’Inist.

Anaël Kremer nous a raconté sa mission. Il étudie les fichiers comptables de tous les laboratoires du CNRS et trie les dépenses liées au frais de publications.

Sa mission s’inscrit dans la dynamique européenne en faveur d’une plus grande transparence des coûts de l’édition scientifique, elle a pour objectif de disposer de données concrètes sur la réalité de la dépense en publication APC.

Pour réaliser ce défi il use de la méthodologie suivante :

Il commence par identifier des codes marchandises utilisés pour les frais de publications scientifiques, il réalise une extraction des dépenses à partir des codes NACRES identifiés et fait une analyse des lignes comptables qui concernent les APC.

Malheureusement cette méthode ne suffit pas toujours, il doit sans cesse trouver des stratégies de recherche adaptées selon les informations dont il dispose. Il doit trouver des moyens pour rechercher l’information. Il peut par exemple aller dans les Services financiers pour vérifier directement les factures et aussi fournir un travail de recherche pour retrouver à quels articles correspondent chaque frais.

Toutes les données sont ensuite envoyées au consortium Couperin, afin qu’elles s’ajoutent au rapport global qui concerne les frais de publication en APC de tout l’ESR. Ce rapport peut ensuite être utilisé comme outil décisionnel pour les directions de laboratoires et d’université.

Le rapport montre aussi que les politiques de science- ouverte font leur chemin, de plus en plus de chercheurs publient en Open Access et donc les dépenses en APC augmentent. Anaël nous fait part du fait qu’il y avait environs 5000 lignes comptables à vérifier en 2018 et qu’il y en a plus de 8000 en 2020.